En juin dernier, j’étais amicalement convié dans le bureau du président de la section RP de l’IHECS. Avec un petit air triste, il m’a annoncé que les remaniements de programme causés par le décret Marcourt avaient fait quelques victimes parmi les professeurs. Victimes dont je fais hélas partie. Tristesse.

Pourtant, je ne suis pas du genre à m’attarder sur ces choses-là. J’aurais de toute manière fini par refermer moi-même la porte sur ces quelques années. J’ai toujours vécu l’enseignement comme une passion, un feu qui couve et que l’on veut communiquer, un truc qui met de bonne humeur le matin au réveil quand c’est le jour où je donne cours. Et je me suis donc toujours promis d’arrêter à chaque fois que ce feu s’éteignait, quelle qu’en soit la raison. Mais là, évidemment, le feu n’était pas encore éteint.
 

Deux cours passionnants

Et il y avait de quoi l’alimenter, ce feu!

Imaginez: j’ai eu la chance incroyable de pouvoir enseigner aux étudiants de première et deuxième années de Master en Relations Publiques. Des petits jeunes motivés, avec des vrais neurones bien interconnectés et une personnalité souvent bien affirmée, souvent exigeants (et à raison) et – du moins j’en ai eu l’impression – avides d’apprendre.

En plus, les deux cours que Pierre de Villers a eu la bienveillance de me confier (merci mille fois de ta confiance, Pierre) étaient à eux seuls de petits paradis: communication marketing (avec pour mission de parler du marketing digital) et communication sur le business plan. J’ai reçu carte blanche pour faire ce que je voulais et j’y ai mis tout mon coeur et toutes mes tripes. J’ai expérimenté, j’ai cherché, j’ai parfois réussi et parfois raté, mais je ne regrette pas un instant de cette aventure.
 

Mais ce n’est pas le plus triste

Arrêter l’enseignement de ces deux cours n’est pourtant pas le plus désolant, même si ces auditoires pleins de petits jeunes attentifs ou endormis (j’ai vu quelques siestes mémorables) vont me manquer. Même les cours en plein air (comme mercredi dernier) sous les derniers rayons de notre été flamin (une saison qui n’existe que dans le Nord de la Belgique), je pourrai m’en passer. D’autant qu’entre temps je me suis trouvé de nouveaux auditoires sous des cieux où le soleil brûle un peu plus qu’ici, à la découverte d’une culture business et marketing que je commence à peine à appréhender.

Non, le plus triste, ce sont les mémoires. J’ai adoré ce rôle de promoteur. Dans le supérieur, c’est le boulot le moins lucratif qu’on puisse faire (ma femme de ménage gagne le double ou le triple de ce qu’un prof est payé pour superviser un mémoire), mais c’est de loin un des plus passionnants. L’occasion de s’embarquer avec un petit jeune (ou une petite jeunette) dans un voyage intellectuel qu’on fait à deux, avec plein d’échanges stimulants, de conversations passionnées, de rires et de bonne humeur. Et je le pense! Bon, je vous dirai que ça, ça représente 30% des mémoires que je supervise chaque année. Après, il y a 50% de mémoires « moyens », et 20% de catastrophes parfois difficilement récupérables. Mais ces 30% compensent largement le reste. Ce sont des étudiant(e)s passionné(e)s, qui se sont choisi un sujet tout seuls comme des grand(e)s, parce qu’ils « kiffaient » le sujet, qui sont venus me trouver parce que j’étais considéré comme spécialiste des matières liées à ce sujet (ou parfois parce qu’on leur avait dit d’aller le voir, n’est-ce pas Amandine et Quentin?), et qui avaient des idées et de l’enthousiasme à revendre. Parfois aussi, j’ai eu la chance d’être désigné lecteur d’un mémoire exceptionnel, et de rencontrer un autre petit jeune passionné (et son promoteur tout fier du travail accompli). N’est-ce pas, Diego?
 

Une année particulièrement riche

Côtés mémoires, j’ai vraiment été gâté cette année: 50% des mémoires dont j’ai été promoteur ont été des aventures fascinantes, sur des sujets passionnants, avec une bande de petit(e)s motivé(e)s que j’avais parfois difficile à suivre tellement ils étaient en mode survitaminé. Alors, je voulais juste prendre un petit moment pour les remercier d’avoir ensoleillé mes derniers mois à l’IHECS.
 
Max, Amandine, Quentin, du fond du coeur, merci. Je vous adore tous les trois!

 
 

P.S. tant qu’on y est, j’ai quelques autres étudiants à mentionner: Diego, qui est devenu un partenaire business, Sandrine, ma première stagiaire, Gilles, le roi de l’escalade, Dafné, la jobiste efficace et bien sûr Eli, la studen_function la plus student_praise qui ait jamais travaillé chez company_name !