Publier des informations sans les recouper serait-il en train de devenir la norme sur les sites internet de la presse belge?

Il est en tout cas permis de se poser la question. Je vous invite à lire la lettre ouverte que je viens d’envoyer à la rédaction de La Libre en ligne. Le caractère risible de cet événement ne doit en effet pas masquer un problème essentiel:  ce n’est pas parce qu’un journal met en ligne gratuitement une information que son équipe rédactionnelle peut se passer d’effectuer les recoupements et vérifications qui sont la base même du travail journalistique. Je vous invite à faire circuler ce billet afin qu’il ait un maximum de retentissement. De tels manquements doivent être dénoncés avec force, car ils sont inadmissibles.

 

Cher responsable du site de La Libre,

Le 10 août dernier, vous mettiez en ligne un article intitulé « Le créateur de la blague sur la couleur du cheval blanc d’Henri IV obtient gain de cause ». Manifestement, cette mise en ligne a eu lieu sans procéder aux recoupements qui sont la base du travail journalistique. Si cela avait été le cas, vous auriez découvert que le seul site qui mentionnait cette nouvelle était « Le Gorafi », un site satirique identique au célèbre Onion News américain.

Plus grave: le site même du Gorafi prévient pourtant ses lecteurs et ne laisse planer aucune équivoque sur sa nature satirique. Il suffit, pour obtenir cette information de cliquer sur l’onglet « à propos » de leur site. Manifestement, cette vérification simple n’a pas non plus dû avoir lieu.

Je constate donc qu’un mois après avoir publié la nouvelle, vous conservez toujours cette information sur votre site, sans qu’il soit nulle part fait mention de la nature humoristique de la nouvelle. Pourtant, les commentaires postés sous la nouvelle mettent eux-mêmes en doute sa véracité et mentionnent le site du Gorafi.

Négligence? Mépris de l’internaute? Manque de rigueur dans le contrôle de l’information publiée en ligne? Je m’interroge sur les raisons de ce comportement bien peu journalistique. Et plutôt que d’en rester aux conjectures, j’ai décidé de vous interpeller. Ce message fait office de lettre ouverte. Vous pourrez en trouver une copie sur mon blog et sur ma page Facebook. Je m’engage à y publier également votre réponse.

Dans l’attente de cette réponse, que j’ose espérer prompte, je vous prie d’agréer, chère madame, cher monsieur, l’expression de mes sentiments distingués.

Frédéric Wauters
Journaliste et bloggeur

Comme promis dans la lettre ouverte, je ne manquerai pas de vous tenir informés sur ce blog de la réaction de La Libre.