Dans la vie, j’ai un gros défaut: je suis un affreux touche-à-tout qui se passionne en permanence pour un tas de trucs. Comme en plus, je suis viscéralement incapable d’avoir une seule activité professionnelle qui occuperait entièrement mon temps de travail, je me retrouve donc tour à tour journaliste, copywriter, professeur, musicien ou essayiste. À première vue, ça ressemble plutôt à une qualité, me direz-vous. Et ça rend sûrement la vie très intéressante. Certainement, sinon je ne le ferais pas. Mais il faut compter avec l’envers du décor… À force d’accumuler les projets et les occupations, la catastrophe n’est jamais loin. Pendant longtemps, j’ai éprouvé de grosses difficultés à mener de front toutes ces activités. Comme je n’arrivais pas à lâcher quoi que ce soit, je me suis mis à grignoter sur mes heures de loisir, puis à empiéter sur mes heures de sommeil. Et donc, j’ai fini par me retrouver à deux doigts du burnout.
Prévention du burnout
Indépendant et burnout, deux termes qui ne font pas bon ménage, à moins d’avoir une excellente – et coûteuse – assurance revenu garanti: un bon burnout de derrière les fagots, ça vous met facilement hors jeu pour quelques mois. Des vacances forcées impayables dans ma situation. Du coup, il a fallu me ressaisir, et rapidement encore bien. Comme je ne me voyais malgré tout pas laisser tomber quoi que ce soit, je me suis dit qu’il y avait peut-être au moins moyen de mieux m’organiser au lieu de tout faire à la dernière minute, ma grande spécialité.
Une première étape dans cette direction a été la lecture d’un livre conseillé par un ami: Getting Things Done, de David Allen.La thèse centrale de David Allen, c’est que la raison principale pour laquelle nous sommes stressés et improductifs, c’est que nous n’avons tout simplement pas à notre disposition un système qui nous permet d’avoir une vue claire et synthétique de l’ensemble des projets sur lesquels nous travaillons. Dans son livre, Allen nous explique que lorsque nous accumulons les projets, faute de disposer d’un tel système, notre cerveau est en quelque sorte obligé de rester en permanence en alerte pour se souvenir de tout ce que nous avons à faire. Et n’y parvient évidemment pas. Du coup, et c’est là le paradoxe, nous nous trouvons simultanément débordés de travail et incapables de décider que faire lorsque nous sortons un moment la tête des « urgences ». Ce qui est évidemment la meilleure manière de faire pour que tout ce qu’il fallait faire de non-urgent tombe aux oubliettes pour resurgir lorsqu’il est trop tard.
Simple et efficace
La solution: disposer d’un système de collecte et de tri des « choses à faire » auquel nous puissions totalement faire confiance. Sans entrer dans les détails, les principes proposés par David Allen sont les suivants:
– nous devons avoir une « Inbox », sorte de panier physique ou virtuel dans lequel déposer chaque idée, chaque tâche à laquelle nous pensons, au moment précis où nous y pensons. À cet effet, les smartphones sont d’une grande aide, mais ce n’est pas tout: il nous faut aussi une grande « boîte » physique dans laquelle déposer bouts de papiers avec des notes griffonnées, courriers importants à lire, factures à payer. N’importe comment. Pêle-mêle. Dès qu’ils arrivent.
– régulièrement, il faut vider cette (ou ces) inbox. Rien de plus facile: chaque objet (bout de papier, email, lettre, fax, article de magazine « à lire absolument ») représente une tâche potentielle. Première question: voulez-vous (devez-vous) vraiment ou non vous occuper de cette nouvelle tâche? Si non, vous jetez l’objet représentant cette tâche à la poubelle et vous n’y pensez plus. Si oui, passez à l’étape suivante.
La suite au prochain épisode…
Avoir trop de choses à faire et pas assez de temps pour les faire…
David Allen, et les autres inventeurs de méthodes similaires nous enseignent comment aussi bien agir sur la somme de tâches à accomplir que sur le temps utilisé pour les réaliser. MERCI!!
Ensuite, de nombreux outils existent pour matérialiser, « déposer » ces tâches et les manipuler.
Cela a changé ma vie et je conseille vivement à tout le monde de tester cette méthode!
C’est certain!
Cela dit, le principal reproche que je pourrais adresser à David Allen, c’est de ne pas consacrer assez de temps à la manière dont prioritiser les tâches. Mais d’autres auteurs le font à merveille. Je compte m’y attaquer dans un autre article. Merci en tout cas de votre commentaire.